This website is best viewed with CSS and JavaScript enabled.

Un réseau anglican met en garde contre l’impact de Covid-19 sur les communautés autochtones du monde entier

Posted on: April 21, 2020 9:29 AM
Des membres du peuple Warao dans un abri de la mairie, la semaine dernière (15 avril), lors de l’épidémie de coronavirus à Manaus, au Brésil.
Photo Credit: Bruno Kelly / Reuters
Related Categories:

[Anglican Taonga] Sur la base de témoignages issus de toute la Communion, les dirigeants autochtones anglicans ont rapporté que les systèmes de santé indigènes étaient déjà sous tension, notamment en raison du fait qu’ils disposent de moins de ressources que les systèmes de santé non autochtones pour faire face à la pandémie de Covid-19.

Lors d’une réunion virtuelle du Réseau des autochtones anglican (AIN), organisée via la plateforme Zoom fin mars, les chefs d’églises autochtones de la Communion anglicane se sont dits préoccupés par le fait que les réponses nationales à la pandémie ne prenaient pas en compte les besoins supplémentaires des personnes âgées et à risque des communautés autochtones. Partout où les Églises autochtones anglicanes exercent leur ministère, elles observent que les communautés autochtones disposent d’un système de santé moins développé, en raison de la pauvreté liée à la discrimination raciale, notamment le financement insuffisant des besoins de santé autochtones par les systèmes de santé non autochtones.

Le Dr Bradley Hauff, missionnaire pour les ministères autochtones de l’Église épiscopale basée aux États-Unis, a indiqué que sur l’île Turtle (aux États-Unis), l’Indian Health Service (système de santé autochtone, « IHS ») manquait de tests pour la détection du Covid-19, et d’autres fournitures médicales, et que, en raison de sa capacité hospitalière réduite, l’IHS avait du mal à mettre les patients en quarantaine.

Les entreprises autochtones subissent également une perte de revenus en raison de la fermeture imposée par le confinement, ce qui aura un effet négatif sur la santé générale des communautés.

L’archevêque Mark MacDonald a expliqué comment la fermeture de nombreux services au Canada affecte de manière disproportionnée les populations autochtones de la périphérie urbaine qui, par définition, dépendent des services de transport désormais réduits pour l’approvisionnement de biens essentiels au fonctionnement des ménages. Bien que certaines régions soient trop éloignées pour avoir encore été touchées par le virus, dans le cas où le virus finirait par les atteindre, leurs services de santé inadéquats feraient encourir aux habitants de ces régions un risque plus élevé.

À Hawai’i, Kalani Holokai a signalé que l’Église de l’île de Maui a dû mettre fin à son initiative d’aide alimentaire pour les sans-abri, Cup of Cold water (« Verre d’eau froide »), et que la communauté autochtone locale faisait face à une hausse accrue de pertes d’emplois, notamment dans les secteurs du tourisme, de l’alimentation, et des services sociaux.

Dr Rose Élu, de l’Église d’Australie, a indiqué que les îles du détroit de Torrès ne sont pour l’instant pas touchées par le virus et ont fermé leur frontière. À Brisbane, les communautés autochtones mettent l’accent sur le soutien psychologique de leurs membres pendant le confinement.

Dans un communiqué, l’évêque de Tai Tokerau, Mgr Kito Pikaahu, président de l’AIN, a expliqué que les populations autochtones sont plus vulnérables à l’épidémie de Covid-19 en raison d’une santé déjà compromise par plusieurs facteurs, notamment la pauvreté intergénérationnelle, la propagation potentiellement rapide de l’infection au sein des ménages multigénérationnels, la perte de revenus due à la perte d’emplois, et l’accès limité et différé aux services sociaux et aux avantages sociaux pour les personnes vivant dans des régions éloignées.

Un autre domaine de préoccupation pour les communautés autochtones les plus pauvres est celui du manque de communication et d’information dû aux coupures de téléphone et d’Internet – conséquence de la perte massive des emplois et des difficultés financières que cela entraine – à l’heure ou ces outils sont devenus la norme, et sont donc vitaux pour rester informés.

L’AIN a demandé à la Communion anglicane d’aider, par la prière et de manière concrète, les communautés autochtones anglicanes qui sont davantage vulnérables face à la pandémie – en particulier les personnes âgées, et les nombreux autochtones souffrant de pathologies sous-jacentes.

  • Cliquez ici pour lire l’intégralité du communiqué du Réseau des autochtones anglicans (en anglais), qui donne plus de détails sur l’impact de l’épidémie de Covid-19 sur les communautés autochtones.